Ses ongles tapaient inlassablement contre la petite table ou il était assis depuis une heure. La porte était fermée par un sort et solidifié par un lit, empêchant ses colocataires d’y entrer. Très sincèrement, si l’un d’eu n’avait pas l’intelligence de convaincre les autres de partir, alors il deviendrait très prochainement. Sa tête se frappa brutalement contre la surface de bois, poussant un cri indicatif à ceux qui tentaient vainement de le faire parler. Toutes ces paroles, ces pleurnichements, les petits poings qui s’affaissaient contre la porte le rendaient fou, intensifiant la rage qu’il accumulait sans aucune raison depuis le début de la semaine. Il n’avait pas envie de vois personne, c’était pourtant simple non? Qu’ils le laissent tranquille pour une nuit, une simple et unique nuit. Une nuit de silence totale à ne rien faire d’autre que frapper un peu partout pour dépenser une soudaine violence incontrôlé. C’était à peine s’il avait vu réellement des gens pour tout dire, il lui semblait que chaque élément les composants, le rendait soit violent, soit épris d’une pulsion sexuelle malsaine. Ce n’était pas bon, réellement pas bon et autant ainsi éviter la population si c’était pour abattre un pauvre petit de première année qui passait près de lui. Il ne savait pas gérer la colère, il ne savait pas être violent. Alors pourquoi diable cette sensation étourdissante s’éprenait de lui à n’en lui donner l’envie de pleurer ? Il ne se sentait pas d’humeur grognonne, non, ce n’était absolument pas ça, loin de là. Il se sentait mauvais, comme si toute sa bonne humeur et sa joie de vivre s’était retourné en une chose réellement laide. Du mal à l’état pure, sombre et sans aucune parcelle de bonté. Au final, il avait même évité son meilleur ami. Une semaine complète sans même lui adresser la parole, sans même vouloir l’approcher. Il avait envie de le voir, qu’il l’aide à trouver ce qui n’allait pas … mais tant qu’il se trouverait dans ce genre d’état alors il refusait tout simplement de le côtoyer. Il n’était présentement pas le genre de personne qu’il voulait être en sa présence. Alors il lui avait tout simplement fait le coup du patronus parlant, n’ayant même pas remarquer qu’il avait changer pour un minuscule petit chat, lui indiquant qu’il n’allait pas bien et qu’il ne voulait pas le voir. Sympathique, bien entendu. Il avait sans doute du l’insulté en agissant de la sorte puisqu’il ne l’avait absolument pas vue comme il le lui avait si bien gentiment demandé. Il soupira, se levant dans l’idée de rejoindre son lit avec obstination. Et puis les bruits recommencèrent, si fort, si persistant. Ça lui martelait le cerveau, s’infiltrait dans son crane, chaque petit bruit intensifié par mille, lui donnant rapidement un étourdissement. Ses genoux avaient finalement lâché et – à quatre patte contre le sol – il put sentir tout raisonnement quitter son corps en un éclaire. C’était tout simplement de trop, il n’en pouvait plus. Dans un excès de rage, le dragon empoigna la première chaise venu, balançant celle-ci contre la porte pour extérioriser ce qui semblait le détruire par l’intérieur. Les bruits avaient arrêté et le vide s’était installer enfin. « Jee … ? » - un moment d’inadvertance, un blanc total. Il ne savait pas comment, mais il se retrouva face à Min Guk. Aux premiers abords il dut prendre un moment avant de comprendre pourquoi celui-ci le regardait complètement terrifier, surtout qu’il ne lui avait pas ouvert la porte. Puis plus les secondes passaient … plus le jaune comprenait qu’il le tenait présentement à quelque centimètre du sol, sa main écrasant furieusement sa gorge.

Il n’avait pas pris deux secondes avant de laisser le pauvre garçon, s’élançant rapidement dans une course folle contre la montre. Ça n’allait pas, rien n’allait. La violence et la rage n’avaient pas quitté son corps pour une seconde mais il réalisait tout de même que cette petite – énorme- sensation ne partirait pas doucement. Et ça, il ne pouvait pas laisser ce genre de comportement outre passer la ligne de son imaginaire. Quelque chose pourrissait en lui et criait désespérément de se laisser aller, de tout laisser s’évader. Et même si son meilleur ami n’avait rien voulut entendre de ce qui s’était passé … quelque chose changeait en lui depuis cette nuit précise. Sa peau était sensible et douloureuse, ses os semblaient craquer et se fendre. Il avait mal, il était mal, il voulait le mal. Il poussa brutalement la porte de la chambre du rouge, jetant un regard noir en direction des personnes présente. Personne ne semblaient vouloir bouger alors il décida de s’en charger lui-même. Les sourcils froncés et la bouche pincé, le dragon attrapa la première personne sur sa gauche par le collet, le sortant lui-même de la pièce avec facilité. Au final, il n’eu pas besoin de recommencer, le message avait passé et la porte se ferma bien rapidement. Haletant d’une rage monstre, il se tourna enfin vers Kessy, sentant une partie de sa haine universelle s’évader de son cœur. Il soupira finalement, baissant la tête. « Kessy j’ai... j’ai vraiment besoins … » - Il s’arrêta, laissant sa phrase en suspent un moment. Il releva la tête silencieuse, plantant son regard dans le sien. Ne voyait-il pas lui-même que quelque chose n’allait pas? Il s’approcha doucement de lui, ses yeux ne quittant pas une seconde les siens. Son cœur battait la chamade et ses sens s’affolaient. Plus la distance s’écourtait, plus les choses se transformaient. Il devenait fou c’était évident. Il continua d’avancer, son double écoutant simplement ce que son corps lui dictait, reculant simplement au fur et à mesure qu’il faisait un pas. Jusqu’à ce que son dos touche le mur froid derrière lui. Le jaune posa doucement une main contre sa joue, caressant de son pouce la parcelle de peau offerte. Il lui avait tant manqué, lui, sa voix, son regard, son être. « De toi. De ta peau, tes lèvres … kessy aide-moi… je t’en pris. Je t’en supplie aide-moi. » avait-il simplement dit d’une voix désespéré. Sa main avait doucement dévié jusqu’à son cou, ses doigts se resserrant lentement pour faire pression. Là maintenant, il avait envie de lui faire mal, de lui couper l’air jusqu’à ce qu’il entende un doux hoquet de suffocation. Puis il relâcha quelque peut sa prise, son regard s’emplissant d’eau cristalline suite à une nouvelle crise de folie. Ses lèvres cessèrent de murmurer la seule et unique phrase « aide-moi », alors qu’il les scellait contre les siennes dans une pulsion soudaine. Pour le moment il se foutait bien que son ami soit d’accord ou non avec ses envies, au final, il se sentait nettement mieux avec ses envies sexuelle déranger envers ce dernier que ce qu’il avait ressentit depuis plus d’une semaine. Une sorte de libération, un poids en moins contre ses épaules. Il ne comprenait d’ailleurs plus ce qui l’avait poussé à s’éloigner de lui. C’était ridicule et stupide. Peut-être aurait-il fait passer toute cette rage en lui apportant l’aide qu’il s’était refusé à demander. D’autant plus que – même s’il n’avait pas cette information – l’éloignement entre les deux jeunes garçons n’était jamais un très bon choix. Toute fois … il avait quand même l’impression qu’il n’avait pas totalement été absent tout ce temps. Mais là encore, sans doute était-ce une idée faussé. Pour preuve il n’avait pas réellement dormit donc, si quelqu’un était venu dans sa chambre, il l’aurait sut. Et il n’y avait rien eu d’autre que ce pauvre et eternel chat errant qui venait le trouver la nuit. D’ailleurs, le chaton avait souvent miaulé, même lui avait compris que quelque chose n’allait pas. Les chats avaient souvent des sixièmes sens en ce qui concernait l’état de leurs maitres. Il s’était contenté d’un « Tout ira bien, tant que je resterai loin de tout le monde … tout ira bien » puis il s’était à nouveau repentit dans son mutisme, concentré à caresser doucement le chat. Ses doigts se replièrent contre sa peau, ses ongles anormalement long éraflèrent sa gorge pour y laisser de fine trace rougeâtre. Il pressa son corps contre le sien, mordillant sa lèvre inferieur pour lui indiquer combien il bouillait de l’intérieur, à savoir pour lui.