NOM & PRÉNOM park juria SURNOMS : juju et puis... c'est tout eOe AGE, DATE & LIEU : 18 ans, 20/05/1992 @ kyoto NATIONALITÉ coréenne STATUT : en ligne ~ bon okay, seule ç_ç ORIENTATION SEXUELLE : bisexuelle, on va dire è.é PROFESSION/ ÉTUDES : étudiante en design/stylisme & fleuriste à temps partiel PASSIONS : le chant, les fleurs, la mode, collectionner des bidules colorés inutiles, GROUPE an.jell PERSONNAGE PRÉDÉFINIS ? Nope :3

© Minori

♣ « Je suis morte. »
J'ai ouvert les yeux au soleil un bel après-midi de mai, à Kyoto, au Japon. J'ai passé les deux premières années de ma vie dans cette ville nippone, entourée de ma mère, mon père ainsi que mon grand frère adoré. Autant dire tout de suite que mon enfance fut bercée par le calme, la joie et la beauté. La beauté de vivre, la beauté de se sentir au chaud en famille, la beauté d'être entourée de personnes qui sont toujours là pour vous, la beauté de se savoir aimée et aimante. Il faut avouer que ma vie n'a pas toujours été aussi belle à certains moments, mais ces instants peu agréables faisaient partie des simples aléas de la vie et, au fil du temps, j'avais appris à ne guère m'en soucier et à n'y prêter aucune importance. C'est vrai, j'ai toujours été une petite fille insouciante et très positive et presque rien ne pouvait me déstabiliser, me faire baisser les bras. J'aimais la vie et la croquais à pleines dents, et tout mon entourage reconnaissait à quel point j'étais une gamine hyperactive, surexcitée, joyeuse, rieuse, joueuse et maladroite. Comme tous les autres enfants, en somme.

Je sautillais toujours dans tous les coins et ne pouvais rester tranquille, ce qui faisait que je m'essoufflais beaucoup et très rapidement. Mais mon hyperactivité n'était pas la seule cause de mes étouffements devenus trop fréquents. C'en était presque anormal et mes parents décidèrent alors de me faire passer un examen médical. C'est à quatre ans que je découvris quelque chose de plus ou moins grave : que j'étais atteinte de mucoviscidose. Les premiers jours, quand on m'expliqua que j'étais malade, je pleurai. Et puis, j'oubliai vite qu'une maladie habitait en moi et me remis à vivre comme avant. En grandissant, je savais qu'un jour où l'autre j'y passerais, que ce soit à cause de ma mucoviscidose ou juste comme ça, parce que j'étais trop vieille pour continuer à vivre, ou parce que mon petit coeur n'en pouvait plus de battre aussi rapidement avec toujours autant de ferveur que le jour de ses premières pulsations. C'est pour ça que je prenais encore plus goût à la vie que jamais. Plus qu'apprécier la vie, j'en étais amoureuse à un tel point que j'avais presque peur de mourir. J'avais tellement de choses à faire, à voir, à vivre, à sentir ! Mais je ne me pressais pas. Je savais que j'avais le temps, ou du moins je le croyais. Il faut avouer que j'étais trop naïve, et j'étais convaincue que tout avait un bon côté, même les choses les plus mauvaises. Certes, je n'offrais pas ma confiance à n'importe qui, mais je croyais en tout le monde. Je croyais très fort en la bonté et j'étais convaincue que tout le monde pouvait changer, et c'est un peu toujours le cas, même si ma conviction n'est probablement plus aussi intense qu'avant.

Naïve, oui. Je savais me méfier des personnes qui avaient l'air suspectes mais, pour ce qui était des apparences trompeuses, je ne me posais jamais aucune question sur la vraie nature des personnes que je fréquentais. Et lorsqu'on venait me dire qu'untel était une personne détestable qu'il fallait éviter à tout prix, j'avais beaucoup de mal à y croire. Alors, je me trouvais diverses excuses et me racontais des mensonges pour justifier les témoignages peu laudatifs de mon entourage, tout simplement parce que j'étais trop naïve pour croire en la bonté de tout le monde, mais pas assez pour faire confiance aux gens qui me conseillaient de mieux choisir les gens que je fréquentais. J'avais tendance à me faire trop souvent avoir par l'apparence douce des gens qui cachait souvent un intérieur peu tendre, car j'étais le genre de personnes qui jugeaient du premier abord et qui se faisaient des idées souvent erronnées sur une personne, rien qu'en la regardant. Ce fut un de mes principaux défauts. Aussi, j'ai toujours été trop altruiste : je faisais souvent passer tout le monde avant moi et ne prenais que très rarement soin de ma propre personne, car j'étais -et suis toujours- une personne serviable, fiable, sur qui on peut compter. J'étais aussi un peu hypocrite, surtout envers moi-même. J'avais rarement le courage de dire la vérité par peur de blesser quelqu'un, alors je mentais. Et je me mentais très souvent à moi-même, pour me faire croire que tout était beau, tout était bien, tout était magnifique ce qui, évidemment n'était pas vrai. Néanmoins, même si j'étais très "peace&love" si on veut dire, je me défendais toujours quand il le fallait parce que je détestais qu'on me marche sur les pieds, qu'on abuse de ma gentillesse et de ma générosité. Et il faut aussi avouer que, lorsqu'on me cherche trop, je ne suis pas des plus sympathiques, même si je fais toujours de mon mieux pour ne pas m'énerver... On va dire que je constituais le profil de la parfaite yandere, la fille super gentille, un peu trop d'ailleurs, au premier abord, mais qui devient désagréable, boudeuse, grincheuse voire méchante quand on pousse le bouchon trop loin.

En somme, avec mon caractère d'héroïne de manga, ma vie semblait elle aussi dérivée d'un adorable shojô où la paix et la bonne humeur triomphaient malgré les nombreux événements indésirables.

Hélas, cela ne dura pas trop longtemps.

Un jour mon coeur leva le drapeau blanc. Il arrêta de battre, comme ça, parce qu'il n'en pouvait plus, parce que la maladie avait gagné le combat. Et moi, impuissante, je sombrai avec lui. C'est bien triste de partir si vite alors qu'on attendait tellement de la vie ! Et puis, on n'a même pas le temps d'être déçu par cette attente vaine car la mort vient et nous prend tout sans prévenir. Si j'avais eu le temps de le faire, après m'être rendu compte que je m'étais faite avoir, j'aurais été dégoûtée par la vie. Mais tout est arrivé si vite, que je n'ai même pas eu le temps de dire...

« Adieu. »

Mais je le pensai. Je le pensai très fort, quand je sentis mon âme quitter mon corps. Et puis la main à laquelle je m'accrochais de toutes mes forces me lâcha, et je partis. Je glissai lentement loin de ce monde, jusqu'à atteindre la sortie. Fort heureusement je ne ressentis rien de psychologique ni de physique. J'eus simplement cette sensation de paix et de sérénité, comme si j'avais mieux fait de mourir que de rester en vie. Il paraît que c'était vrai, que ma mort n'avait pas été vaine. "On" m'a offert une seconde chance ; une seconde chance pour profiter de la vie comme il le fallait, comme je n'avais pas pu le faire avant. J'étais de nouveau vivante, mais seule, ma famille, mes proches et mon entourage m'ayant complètement oubliée et n'ayant plus de souvenirs que de la Juria morte. Mais cela importait peu, car j'étais devenue un ange et j'avais à présent deux vies : la mienne, et celle de la personne sur qui je devrais veiller. Oui, j'eus une autre vie à protéger, à guider, à aider en cas de besoin et cela m'était suffisant.

Aujourd'hui, j'essaie d'oublier mon passé afin de me consacrer à mon présent et j'y arrive plutôt bien. Il faut aussi avouer que je n'ai pas beaucoup changé depuis ma "résurrection" et qu'au contraire, depuis que je suis revenue à la vie ma croyance en le bon côté des gens s'est plutôt renforcée. J'essaie aussi d'être plus sincère et méfiante et moins altruiste, aussi, mais c'est tellement dur de changer... j'y travaille toujours ! J'espère juste que mon ancienne vie ne prendra pas trop de place sur la nouvelle, sinon je sens que ne pourrai pas vivre avec...